Je me suis faite agresser dans l’ascenseur de chez moi.

C’était il y a 8 ans (d’ailleurs j’en parle tellement rarement que certains de mes proches découvriront mon histoire en même temps que ce post). Nous sommes à Paris, sur la rue du Montparnasse en plein mois de juillet en été.

19h30 en été il fait encore jour vous savez ? Pas l’once d’un nuage annonçant la tombée de la nuit (puisqu’elle arrive vers 22h)… j’étais habillée en robe verte eau (ni mini, ni longue) avec un décolleté (pas vraiment plongeant, ni trop fermé). Si je prends le temps de préciser cela, c’est bien parce que je vois déjà un tas de lecteurs venir justifier ma tenue pour cautionner mon agression !!!! Parce que soyons claires sur une chose : même si j’avais été en mini, ça ne devrait pas justifier les actes des pervers dehors !

Je rentrais des courses pour la maison avec deux sacs plastiques chargés de nourriture et, le trajet du Monoprix à la maison je le connaissais par cœur. J’avais donc l’habitude d’emprunter ce chemin et connaissais parfaitement la tête des habitants du quartier.

Mais ce jour là, en faisant mes courses, un homme m’a frôlé dans les rayons alimentaires à deux reprises (c’était un pakistanais). J’ai d’abord pensé à une coïncidence… La seule chose qui me parlait est que je n’avais jamais vu de pakistanais dans ce Monoprix que je côtoyais depuis 2 ans déjà quasiment tous les deux à trois jours…

Et de vous à moi, les énergies se sentent… lorsqu’on vous frôle par accident, vous ne vous sentez pas mal… Mais ce jour là, sous le haut de mes 21 ans, j’avais le sentiment que c’était plus comme pour me « renifler » en toute discrétion ou réellement m’effleurer volontairement…

J’ai négligé mon sixième sens et suis rentrée chez moi….

Arrivée au pied de mon immeuble, se trouvaient 2 portes codées avant de pouvoir accéder à l’ascenseur. Celle qui donne accès à la rue et celle du digicode qui donne accès aux appartements…

Je tape mon premier code et arrivée à la deuxième porte (la première n’avait pas eu le temps de se fermer), un homme retient la porte…
Étrange étrange, cet homme c’est un pakistanais (que je n’ai pendant mes 2 ans de résidence au grand JAMAIS vu dans l’immeuble)…

Je tape donc le code de la deuxième porte, et veut la fermer parce que mon instinct me dit qu’il n’est pas d’ici et surtout, qu’il est étrange et là, il me demande (sous un français approximatif) de lui tenir la porte pour qu’il puisse accéder aux immeubles.

Je ne sais pas pourquoi mais, le fait qu’il m’ait demandé de lui tenir la porte a étrangement été vécue comme une « obligation » de le faire…. Cela peut paraître idiot je sais, mais je ne voulais pas jouer la « b*tch » qui ferme la porte derrière elle alors que quelqu’un vient de lui demander de la tenir…

Comme quoi, LA PEUR DE BLESSER EST PLUS IMPORTANTE QUE LA PEUR DU DANGER….

Je savais pertinemment que quelque chose d’anormal se passait et pourtant, concrétiser la possibilité d’un incident (en plus en plein jour), prend du temps à monter au cerveau…

Et là, arrivée dans l’ascenseur (vieil ascenseur datant de Mathusalem), nous ne pouvions que déposer une personne à la fois. Par conséquent, celui qui habitait l’étage le plus bas descendait en premier.


Étant au 4ieme étage, je demande au bon monsieur à quel etage il se rend et là, il lève les yeux comme pour découvrir les différents paliers (chose étrange pour quelqu’un supposé vivre ou même faire de travaux).
Il me répond après réflexion : 6ieme (ce qui sous-entend que peu importe l’étage auquel je m’arrêtais, il aurait pu descendre avec moi vu qu’il indiquait vivre au dernier)…

L’IRRÉPARABLE COMMENCE ICI : je n’avais même pas commencé à appuyer le bouton de cette vieille machine qui servait d’ascenseur que, le gars touche mon « semi décolleté » comme pour le tirer en disant « c’est bien ça »….

Si je vous donne ma réponse (à peine croyable), vous allez mettre une part de responsabilité sur moi mais, j’admets avoir clairement mal réagit. Je lui ai dit (accrochez-vous bien) : « Mais, je ne vous permets pas »…. oui oui, rien que ça… je n’ai pas d’explications… je ne sais pas comment moi, Vanessa, si réactive en temps normal (pas agressive) mais réactive, ne suis pas descendue en courant de cet ascenseur ou n’ai pas insulté le mec, ou n’ai pas hurlé comme une détraqué juste pour le faire partir … je ne sais pas moi, tout sauf « je ne vous permets pas » que j’avais balancé d’un ton offusqué (en mettant ma main sur mon torse).

Si je vous dis que j’ai quand même appuyé ce foutu bouton pour me rendre à mon étage vous me croyez ? (Oui, oui, il n’avait pas quitté l’ascenseur).
Pendant que les portes peines à se fermer (il était souvent en panne), l’homme bondit sur moi et me pousse au fond de la machine (bien que étroite). Mais lorsque vous vivez une agression, tout est ressenti en mode « panique »… c’est un peu comme ne pas voir une marche qui fait 10 centimètres de hauteur, on a l’impression de faire une chute de 2 mètres….

Anyway, il bondit sur moi et commence à me toucher au dessus de ma robe, tirer mes vêtements etc… Je pense qu’il m’a bien fallu 2 bonnes secondes pour réaliser que je me faisais agresser…
Tout d’un coup, j’ai été prise d’une hystérie folle ! J’ai donné des coups partout, de mains, de pieds (étrangement je n’arrivais pas à pousser un cri)…. La panique sans doute ? Je ne comprends pas….

Par grand miracle ce jour là, l’ascenseur a beugé à cause de la « mini bagarre » qu’il y a eu je crois (je ne sais plus pour dire vrai), la porte entrouverte m’a permise de pousser l’homme (peu être pas fort pour lui) mais, suffisamment pour qu’il perde l’équilibre et trébuche dans le vide. Ce qui m’a laissé ma fraction de seconde pour quitter les lieux…

Je le revois encore par terre avec ses sales mains m’arrachant des morceaux de robe ! Il ne voulait rien lâcher ! Grotesque personnage…. je me souviens encore de ses mains… Il avait gardé les ongles de ses pousses hyper longs. Cet espèce d’homme était juste hideux et surtout, dans la rue, jamais je ne lui aurais donné la « tête d’un agresseur »… Un vendeur de riz basmati ou caissier dans un « lycra mobile » sans doute mais … Tentative de viol ???

Les boutons de l'ascenseur pour accéder aux étages étaient exactement comme sur cet image.

Les boutons de l’ascenseur pour accéder aux étages étaient exactement comme sur cet image.

Je vais faire un commentaire qui peut paraître raciste mais, les indiens ou pakistanais font très « naïfs » physiquement… ils n’ont pas la tête d’agresseurs (vous voyez ce que je veux dire) ? Si on me dit qu’un indien a braqué une banque je serais très étonnée. Mais quand tu entends que l’Inde fait partie de ces pays où il y a le plus de viols … il y a de quoi se poser des questions… je me méfie d’eux tous maintenant !

Bref, revenons à l’histoire principale… j’ai pu me sauver pour me rendre à l’extérieur du bâtiment et me suis retrouvée dans la rue en larmes, vêtement déchirés et à la limite de l’hystérie. Je tremblais, pleurais et criais dans la rue « il y a un agresseur dans ce bâtiment, aidez-moi »… à au moins 3 reprises….

Ce jour là, personne n’a réagi … Au grand personne. On me regardait, totalement dépassé par les événements…. Une femme s’est même éloignée de moi (pensant que j’allais arracher son sac je crois) alors que je voulais juste de l’aide…

L’agresseur est sorti de l’immeuble sous mes yeux et, j’avais beau crié que c’était lui l’agresseur, ni le crêpier (la rue du Montparnasse c’est la rue des crêpes), ni l’épicier, ni même le japonais auquel j’étais habituée n’a bougé le petit doigt…

En me voyant en larmes à sa sortie du travail, ma voisine d’immeuble (qui me connaissais bien) m’a accompagnée récupérer mon sac et mes courses dans l’ascenseur, est montée avec moi pour faire le tour de mon appartement et me rassurer qu’il n’avait pas pu monter à nouveau etc…

Une amie est passée dormir avec moi le même soir histoire de me rassurer, (merci Kda) et, avant cela, au commissariat, mes cousins se sont rendus sur les lieux pour rester avec moi durant les démarches, tours du quartier, identification des suspects etc… (Loic, Davina, Tatiana, Ludmilla)… Si j’en oublie, je m’excuse d’avance, beaucoup de choses se sont passées très vite ce jour là….

Je ne l’ai jamais retrouvé cet homme… et j’espère avec beaucoup de candeur malheureusement qu’il n’a jamais récidivé ailleurs… Chez une plus vulnérable… et moins chanceuse que moi… si cet ascenseur n’avait pas joué en ma faveur, le scénario aurait été si différent…. Si il s’était même bloqué nous renfermant tous les deux à mi étage ??

Je retrace le parcours quelque fois (aujourd’hui c’est de plus en plus rare) et ne comprends toujours pas comment j’ai pu négliger mon instinct à ce point !!!

J’ai eu peur, j’ai eu si peur de ne pas pouvoir me défendre, d’avoir vu le danger arriver et d’avoir négligé les signes à plusieurs reprises…

Jusqu’aujourd’hui il m’est totalement impossible de prendre l’ascenseur avec un homme que je ne connais pas ou peu… Si je suis déjà dans l’ascenseur et que quelqu’un l’ouvre à la dernière seconde pour se rendre à un étage, je sors sans même réfléchir…

Non, je ne suis pas traumatisée, mais je suis bien plus prudente et consciente du danger qui rôde autour des femmes… Un danger possible au quotidien… Passé 23h dans le métro, chez nous le soir en rentrant, au bureau, en plein jour dans les parcs et, même les avions visiblement ont leur taux d’agressions plutôt ahurissants…

Tout ceci pour vous dire que je suis peut-être « les autres » pour vous, mais ça ne nous arrive pas qu’à nous…
Soyez prudentes mesdames, lisez les lignes, écoutez votre instinct… Ne vous dites pas « oh, la prise de risque est minime, ça va aller »… Vous savez, le danger est une onde tellement violente et forte qu’elle en devient palpable…

Je ne vous invite pas à avoir peur de la vie (vous pouvez remarquer au travers de mes posts que je la croque à pleines dents). Mais, soyez conscientes qu’il y a des tordus dehors et, tout le mal que vous pouvez concevoir qu’un homme puisse vous faire avec votre vision saine des choses, imaginez ce que le tordu qui arrive en face de vous a dans la tête…

Fort heureusement je n’ai pas été voilée mais, il est évident que si je veux être honnête envers moi-même, je n’aurais jamais dû tenir la porte à cet homme que je n’ai pas senti dès l’instant où je l’ai vu….

2 Responses
  • Francette
    octobre 30, 2016

    Dieu merci tu n’avais « rien » eu. Par rien j’entends le viol mais rien que la tentative est un acte très violent et marquant. Je n’ai jamais eu ça mais je me méfie très souvent. Il n’est pas rare de se faire suivre par des cons dans la rue (jusqu’a chez vous). Merci en tout cas pour le partage et le message que tu nous passe.

  • Bea
    octobre 30, 2016

    Merci pour ton article, oui tu n’as pas suivi ton instinct mais cette mauvaise expérience te permet aujourd’hui de lui faire confiance.

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