Lors de la Fashion Week Haute Couture Printemps/ Été 2019,  j’ai une fois été fort impressionnée par le travail remarquable d’un designer que je porte cher dans mon cœur : Imane Ayissi.

L’Afrique est un territoire dont la réalité est largement méconnue et qui est, de l’extérieur, souvent vu comme un pays unique et non pas comme un large continent avec sa diversité de populations, de cultures, de langues, de paysages… C’est sans doute aussi le continent auquel sont associés le plus de clichés et d’images caricaturales. Pour ce qui concerne la mode on peut citer par exemple les sapeurs, les boubous, le raphia, les jupes sirènes imprimées, les couleurs flamboyantes et peu raffinées, l’artisanat approximatif, « façon, façon ».

L’idée de cette collection Couture Spring Summer 2019 -intitulée « Karrakogka », qui signifie « catalogue » en langue Ewondon du centre du Cameroun- est de partir ces clichés, de ces représentation toutes faites, de les déconstruire, voire de les retourner : par exemple dessapeurs minimalistes ou de la dentelle de raphia « Haute Couture » pour montrer la diversité, la richesse, la sophistication des différentes cultures africaines contemporaines.

 

On retrouvera dans cette collection quelques échantillons des savoirs faire textile africain, avec des tissus et des matériaux en provenance du Cameron, du Sénégal, du Ghana, du Gabon, du Cap-Vert, du Sénégal, de Guinée Bissau ou encore de Madagascar, comme par exemple les jacquards manjak ou les kita de Côte d’Ivoire mixés à des soies ou des coton italiens et français. Mais aussi l’alliance de la tradition du drapé africain avec le tailoring ou des éléments de cultures graphiques propres à différents pays africains confrontés au minimalisme et à la simplicité.