Plus je retrace les parcours artisanaux et moins acheter du luxe « made in China » me plaît ! Je vous assure qu’en faisant le tour des manufactures en Afrique, du Kenya au Nigeria en passant par le Cameroun, je suis impressionnée par le travail des artisans de nos terres.

Le berceau de l’humanité renferme bien des secrets cachés et, si il y a bien un marché qui est en pleine expansion, c’est celui du « fait-main ». Non pas qu’il était inexistant à l’époque mais, le marqueter était une tâche peu simple.

Avec l’arrivée des réseaux sociaux, l’envie de davantage voyager dans son continent et surtout l’accès facile au travail du voisin, l’artisanat Africain prend de l’ampleur. On y retrouve d’ingénieux architectes, d’incroyables designers, des maroquiniers d’exception .., où les férus du savoir faire, de la mode et du design prennent plaisir à contempler et consommer du MADE IN AFRICA.

Aujourd’hui, je suis sous le charme d’une marque certes, mais surtout du parcours assez incroyable de VIDAL.

Jeune entrepreneur d’à peine 29 ans au parcours bien atypique.

Vidal (dont la marque porte le prénom) est un jeune Camerounais qui quitte le continent pour l’Angleterre à 17 ans afin de réaliser ses études en tant qu’ingénieur en aérospatial. Il entre dans l’armée Britannique (rien que ça), et fait son service militaire.. (Il ira même faire la guerre en Afghanistan pour la petite histoire). A son retour, en tant que vétéran de guerre, l’armée Britannique lui offre la possibilité de choisir une formation (à leurs frais) afin qu’il puisse bénéficier d’une reconversion professionnelle. Il vient à choisir un univers qui le passionne secrètement depuis toujours : la botterie !

Sa formation il l’exerce dans la ville de Derby (Angleterre) puis rentre au Cameroun. Une péripétie en entraînant une autre, en septembre 2016 il se lance dans la confection de souliers pour hommes (initialement) et, influencé par les conseils de sa chère et tendre André Gobe Angouand = A.G.A, il lance (en juillet 2017) la collection pour femme : A.G.A by Vidal.

Il y a quelques mois, j’ai été contactée par le couple afin de me faire offrir une sandale Vidal. Réelle première pour moi en Afrique (et surtout au Cameroun). Je me suis pas mal penchée sur la question du rôle qu’ont les blogueurs en Afrique francophone et, j’admets m’être plainte plus d’une fois quant à l’ignorance qu’ont les enseignes ici sur le pouvoir de la communication au travers des réseaux sociaux (certains en sont encore uniquement aux panneaux publicitaires).

Là, pour moi c’était une première. Une marque Africaine (et Camerounaise de surcroît), me contactait pour me faire découvrir leur produit en me l’envoyant (comme à Paname quoi) c’était agréable à vivre.

J’ai donc reçu cette sandale (qui n’a pas encore de nom) ! D’ailleurs j’ai dit à l’équipe de donner des noms à leurs modèles. Une sandale faite en peau exotique de crotale et d’antilope dont le ravitaillement se fait majoritairement au nord du Cameroun et de façon saisonnière, en Italie. La semelle faite de cuir souple lui confère un confort remarquable. On penserait presque qu’il y a des coussinets sur cette dernière. Le design est sobre et, c’est la matière qui apporte toute la fantaisie de la sandale.

Son prix : 30 000 cfa. Cependant, le prix varie en fonction des modèles. (une brochette entre 20 000 à 30 000 cfa il me semble pour ce modèle).

Parfaite finition, la coupe est simple et raffinée. Le fait-main est décidément le luxe à l’Africaine lorsqu’il est bien travaillé. Les modèles industriels ne bluffent plus les amateurs du savoir faire !

Pour la clientèle à la fibre artistique, si les modèles exposés ne font pas votre bonheur, il faudra compter une petite semaine si vous souhaitez personnaliser votre soulier (choisir sa teinte, sa matière & co).

Pppppsssst : Une petite surprise vous attend d’ici quelques mois puisque Vidal et moi avons décidé de créer une mini collection de souliers pensés par moi et confectionnée par lui POUR VOUS ! Oui, vous connaissez mon amour pour la création. De mes bijoux à mes vêtements en passant par mes dessins, je suis sans cesse la tête plongée dans mes croquis…Aujourd’hui encore, il n’y a pas d’exception à la règle.

Samedi je vais au marché avec Vidal afin d’y voir les diverses matières à disposition. Quelques indices ? Je penche pour la soie sauvage, le bleu de Klein, le bogolan et le rafia…. A moi de voir ce que je pourrai faire à partir des tissus proposés.

Comment se les procurer ? Où trouver la marque à Douala ?

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