Faut-il autoriser toutes sortes de vêtements aux adolescentes à l’école ?

J’ai vu ce post passer sur les réseaux sociaux et, cela m’a pas mal interpellé.

Faut-il autoriser toutes sortes de vêtements aux adolescentes à l’école ? Ma réponse est NON. Je ne suis pas dans une dissertation là… Il n’y aura pas de petit 1 avec : « Oui parce que… » ou de petit 2 avec « Non parce que… ». Par contre, si vous voulez, je peux éventuellement faire une intro et une conclusion…

Il faut savoir que, depuis la nuit des temps, le vêtement a toujours eu une place à fort impact sur les grands mouvements de société ainsi que l’émancipation de la femme : retrait du corset, robe trapèze, port du jean, smoking etc… (durant les 30 glorieuses par exemple) mais, là on parle de femme. Pas de jeunes demoiselles en plein milieu de la puberté, au cœur d’une génération ou la majorité des modèles de réussite se résume aux Kardashian et dont le twerk est plus sympa à apprendre que la salsa. (Je trouve aussi le twerk relativement drôle à apprendre je ne vais pas mentir) mais, pour le bien de mon article, il faut que je vous plonge dans les réels clichés (mais également réalités) de la génération de petites morveuses qui vient derrière la mienne. Nous, nous étions parfaites (d’après mon manque d’objectivité)…

Je vous laisse quelques secondes le temps de lire cette affiche, vous faire votre propre avis et, revenir juste en dessous pour commenter brièvement.

Vu sur Facebook

Mon avis est le suivant : Quand vous interrompez des filles à l’école pour les forcer à se changer, vous apprenez aussi (et surtout) à ces jeunes femmes qu’il y a un lieu pour tout !

L’éducation n’est pas un référent établi par rapport à la gente masculine (majoritairement parlant..) mais, on ne se ramène pas sur un lieu de travail vêtu comme un été à Ibiza…

De plus, très peu d’adolescentes ont conscience de leur sexualité ainsi que de leur féminité. Si ma mère m’avait laissée porter le quart de ce que je voulais mettre à l’école, je ne sais pas si je serais toujours vêtue à l’heure où je vous écris. J’avais un peu plus de la dizaine (entre 12 et 17), j’étais formée comme une fille de 22 ans et avait la mentalité d’une enfant (j’ai joué à la barbie jusqu’à au moins 14 ans. Véridique)… Quelle était mon rapport à la sexualité en tant que jeune fille de mon temps ? Il était décousu, erroné et immature ! Je pensais qu’être grande c’était avoir 18 ans, que après 20 ans c’était déjà trop tard pour avoir des enfants, qu’on était vieux passé 30 ans et que pour faire grande il fallait des talons, vêtements dénudés, piercings et bien entendu maquillage… Quant aux garçons, il était tout simplement de l’ordre du jeu et de la taquinerie de découvrir les effets que je pouvais avoir sur eux (sans savoir ce que cela pouvait causer sur moi)…

Thank God, j’avais une mère qui a ralenti le délire de mes fantasmes de gamine qui auraient pu me pousser dans du n’importe quoi ! Si fumer n’était pas mon truc (jamais essayé, jamais voulu), mon obsession pour les piercings (sur le nombril bien entendu), tatouage (sur le bas du dos pour remplir le quota du cliché de l’ado) et jupes, robes moulantes , décolleté+ mini short était bien réelle ! Je suis passée de l’ado hyper mal à l’aise (j’ai très mal vécu le fait d’avoir de la poitrine contrairement à d’autres) à l’ado (oui toujours) qui se pensait être « arrivée »…

Il faut savoir que, petite, j’étais dans un contraste incroyable entre la fifille princesse qui portait bien trop de chouchou sur la tête, se promenait avec un diadème et adorait les robes à froufrous ainsi que les chaussures vernies et pailletées au possible ET, le garçon manqué, pro en athlétisme, acrobate, hyper sportive, qui jouait torse nu au tennis avec ses amis. Alors, oui, la pousse des seins chez moi à été TRAUMATISANTE (bon j’exagère un peu mais, lorsque mon père me rappelait de porter un soutien gorge, je me sentais hyper mal et réellement gênée). Quelque temps plus tard, je m’y étais faite… Peut-être un peu trop justement… Là alors, c’était l’inverse. J’avais pris conscience du pouvoir de mon physique (ma sœur était encore plate ah ha ha ha et s’habillait avec des salopettes). Moi; là c’était l’inverse… Parce que j’ai eu un corps plus « mature physiquement que psychologiquement », il fallait catch up avec… Qu’est-ce que je fais de mes seins ? Et mes jambes alors ? Et mes fesses ? Et mon visage ? Il fallait mettre en avant ces « nouveaux atouts autres fois vu comme des inconvénients »…

Il fallait un décolleté pour montrer que je suis grande voyons ! Les filles que les garçons de notre générations idolâtraient en portaient bien… Il fallait une jupe moulante comme la star de l’école qui était en seconde (lorsque j’étais en 5 ième), tout le monde ne parlait que de ses formes… Il fallait aussi du maquillage… bah oui quoi… Sans le maquillage on n’était pas vraiment grande (et les lentilles bleus, ou vertes comment ai-je pu les oublier)… Les tatouages, piercing & co étaient également là pour témoigner de « l’émancipation » de l’ado que j’étais ! J’avais (je crois) envie de dissocier l’image de la jeune ado qui  a encore besoin de l’autorisation de ses parents. Je voulais FAIRE GRANDE !

La fille qui voulait grandir trop vite…

Pour la petite anecdote, il m’est arrivée (une fois ou deux) de troquer mon jean dans la voiture en mettant une mini jupe + lentilles pour les classes et, la prof m’avait invitée à me changer (accompagnée d’une remarque) et, elle avait bien raison. Je n’avais ni l’amont de mes parents, ni l’aval des instituteurs. Je crois d’ailleurs qu’ils connaissaient certains profils d’élèves car, il y avait des filles qui venaient habillées de façon ultra vulgaire à l’école et, on ne leur disait rien (leurs parents s’en fichaient royal pour le coup)…

Fort heureusement, les miens ne rigolaient pas réellement sur certains aspects de ma vision pubère des choses. Sans forcément m’interdire de m’exprimer stylistiquement parlant (je ramenais pas mal de tendance au collège et lycée), j’ai tout de même eu droit à une succession de NON & NON & NON… Une phrase de ma mère me revient d’ailleurs de façon redondante : « Non, et ce n’est pas soumis à discussion » … Ah la la, cette fameuse phrase représentait le NON intangible que je n’ai même jamais pris la peine de décortiquer tellement je l’entendais… En gros ça voulait dire : pas la peine de demander à nouveau, d’argumenter, de taper des pieds ou de supplier… Je précise, (on ne sait jamais), peut être l’une d’entre vous me posera la question sur le sens de cette phrase, (et je suis très sérieuse)… Si vous lisiez les questions auxquelles j’ai droit tous les jours… Vous seriez hallucinées… (Hier encore j’ai eu droit à : Comment on lave une éponge. Véridique).

Après des années d’interdictions sur mes choix vestimentaires, maquillage, piercing tatouages & co, je me suis rendue compte à quel point ma mère avait raison ! Mon identité en tant que femme était si peu construite et bien trop influençable. J’ai pu en grandissant voir la différence entre sexy et vulgaire (qu’on ne dissocie que peu lors de la puberté), me suis trouvée une façon de me maquiller sans outrance pour suivre la tendance (qu’est-ce qu’une gamine de 14 ans allait faire avec du fond de teint ?), me suis rendue compte que mes yeux marron étaient ce qu’il y avait de mieux pour moi (si je devais avoir les yeux bleus je serais née avec), ai remercié ma mère 150 fois de ne pas m’avoir laissé m’épiler les sourcils (pour éviter ce fameux quota de celles qui ont raté leurs formes parce que s’épiler trop jeune est généralement fait dans sa salle de bain et c’est moche) et, pour couronner le tout, Dieu merci je n’ai ni tatouage ni piercing (je ne trouve pas cela moche sur les autres mais, ce n’est clairement pas pour moi)!

Vous voyez, selon moi, ce n’est pas une question de référent masculin mais, c’est surtout sur le plan du développement de la femme en devenir en fonction de son environnement qu’il va du système éducatif scolaire (en corrélation avec le parental), de s’assurer que, en autorisant les shorts trop courts à une jeune adolescente, ils ne dégradent pas non plus sa propre estime en tant que future femme. Autoriser de s’habiller sans condition à l’école est-il révélateur de notre environnement actuel ? Cette génération « twerk » ne peut gagner davantage de terrain… Malheureusement, je ne valide pas les propos de cette affiche (du tout). 

Une petite conclusion ? Je m’adresse aux jeunes femmes qui me lisent. Ne prenez pas les interdictions de vos parents comme un manque d’amour… « Ouai » je l’ai dit (ça nous passe toujours par la tête à votre âge). Malheureusement, vous n’êtes pas adoptées (comme vous avez voulu le croire pour vous aider à justifier vos caprices) « Ouais, mes parents ne m’aiment pas, si ça se trouve, j’ai d’autres parents ailleurs« . Vous n’êtes pas non plus Cendrillon « les autres ont le droit de…. sauf moi » et pour couronner le tout, vous êtes encore moins les filles du prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud (je sais c’est long comme nom), mais pas aussi long que la patience dont s’arme vos parents pour supporter votre évolution de l’ordre de la mutation !

Ne soyez pas des pestes (je le dis avec beaucoup d’affection). Prenez votre mal en patience et dites-vous bien que vos choix esthétiques actuels sont emmenés à changer d’ici la fin du mandat de Donald. Alors, on s’habille en gardant sa créativité sans vulgarité…Et puis de vous à moi, vos pustules seront encore présentes bien après avoir fini les problèmes avec vos parents sur des bouts de tissus en plus ou en moins sur la peau.

Si vous voulez vraiment faire les problèmes à la daronne (si je parle votre langage), alors, pointez du doigt ce mauvais héritage qui fait de votre peau un démineur !

NOUS SOMMES TOUTES PASSÉES PAR LA &, CERTAINES N’EN SONT TOUJOURS PAS SORTIES…

Xoxo,

V.

1 Response
  • Anna
    décembre 24, 2016

    Super article et très véridique. Oui, les jeunes filles devraient être conscientes qu’il y a comme le dit si souvent ma mère (bénie soit-elle) un temps pour tout.

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